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3 chasseurs avec un orignal

Orignal - Les conseils de Jason

1 février 2021

Mon histoire de chasse personnelle de 2020

Ma première chasse de la saison 2020 se déroulait dans la réserve des Laurentides entre le 15 et le 20 septembre, en période de pré-rut, et c’était ma chasse personnelle face à cette bête à laquelle je pense toute l’année. Pour être franc, j’étais vraiment stressé par le fait de chasser à cet endroit. Mon sport à moi c’est la chasse, et comme tout sportif qui vit de sa profession, je me mets toujours une certaine pression. En plus, quelques-uns de mes amis y avaient réussi de belles chasses et je voulais bien performer moi aussi. 

Afin de mettre les chances de mon côté, comme à l’habitude je suis allé prospecter durant l’été ce territoire d’environ 100 km² avec une population d’environ trois orignaux aux 10 km². Lors de ces visites de terrain, j’ai repéré quelques secteurs propices, de quoi entretenir l’expectative tout le reste de l’été en prévision de la chasse, et j’avais très hâte de m’y rendre à l’automne pour vérifier mes suspicions. En effet, il faut toujours rester prudent devant les trouvailles effectuées en prospection. C’est une étape nécessaire, bien sûr, mais elle ne garantit pas qu’il y aura les mêmes présences à l’automne suivant, et plusieurs facteurs, comme de nouvelles coupes forestières, la météo, la pression de chasse, le dérangement, etc., peuvent modifier les comportements des orignaux. 

Le premier soir de chasse, je suis allé marcher dans une montagne de forêt mélangée. En arrivant au faîte de l’élévation, nous avons trouvé quelques signes de rut laissés la saison précédente. Après avoir marché environ 4 km, nous n’avons vu aucune trace fraîche ; ça partait sur une note un peu amère !

Lors de la prospection, nous avions repéré une montagne éloignée et difficile d’accès. Pour s’y rendre, il fallait 30 minutes de VTT et traverser une rivière suivie d’une heure de marche. J’avais pensé à cet endroit tout l’été et j’avais vraiment hâte d’y mettre les pieds. Une fois arrivé sur les lieux, à l’endroit même dont j’avais anticipé le potentiel, j’ai repéré deux souilles; le genre de signes qui ranime les espoirs! Ces souilles semblaient avoir été faites dans la semaine précédente, mais après avoir concentré nos efforts toute la journée sans succès dans le secteur, nous sommes revenus beaucoup moins motivés qu’à l’aller. 

À la troisième journée sur le séjour de cinq, je suis allé marcher dans un autre secteur où, encore une fois, il y avait très peu de signes de présence au départ. Cependant, après environ 4 km de marche, j’ai croisé une belle trace fraîche tout près d’un vallon marécageux sillonnant à travers les conifères serrés. J’ai continué ma progression vers cet habitat où chaque pas est difficile pour l’humain, mais anodin pour l’orignal et ses longues pattes élancées. C’est là que j’ai constaté qu’il y avait vraiment beaucoup de traces fraîches sur les fonds mousseux. Ma stratégie venait de changer ; je venais de comprendre pourquoi je n’avais trouvé aucune trace ailleurs au cours des jours précédents : les orignaux n’étaient pas actifs et restaient couchés dans ce type d’endroit mousseux.

La quatrième journée, je me suis dirigé vers un endroit du même genre près d’un site nourricier. Dès les premières minutes de chasse, j’ai lancé un appel et j’ai aussitôt reçu une réponse provenant d’un mâle dans le marécage. Il était cependant impossible de le faire sortir, car une femelle le retenait. À force d’insister, la femelle a réussi à partir avec le mâle, mais je n’avais pas dit mon dernier mot. J’ai décidé d’aller à leur rencontre en contournant stratégiquement la montagne pour espérer croiser leur chemin sur l’autre flanc, et j’ai finalement réussi à récolter ce mâle à très courte distance.

Il est vraiment important de ne pas se décourager quand on chasse. Ceux qui me lisent régulièrement connaissent cette phrase que je répète souvent: quand il n’y a pas de traces, les orignaux ne sont pas là, et il s’agit de les trouver. Repensez votre stratégie, ne perdez pas votre précieux temps de chasse dans des endroits que vous considériez parfaits. Cette récente chasse me confirme aussi que les fonds mousseux souvent situés au début de petites sources d’eau en montagne sont parmi les meilleurs endroits où trouver les orignaux.


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